Exercice de style

Publié le par Milène se déchaîne

 

Sur le thème du voyage : partir, beauté, train, bateau, exotisme, découvrir, fleur, senteur, peur, émerveillement, rencontre, décor, plonger, escalader, parler, horrible, adorable, cauchemardesque, coloré, songer, rêver, arbre, langage, mer, irisé, nager, touristique.

 

 

« Le voyage de la senteur » qu’ils avaient dit ! Ils n’avaient pas précisé l’indicible, l’horrible vérité… Je fus plongée dans un pays totalement étrange dont le parler était un dialecte ancestral à base de hurlements et de grimaces grotesques.

« Traversée du pays dans un adorable petit train typique » qu’ils avaient dit. Ils n’avaient pas imagé leur propos à savoir que la seule vue que nous avions du train étaient un bidonville d’un côté et de l’autre, la seule beauté à découvrir était un long mur de béton d’une centaine de kilomètres.

Quand je songe à l’argent dépensé pour ne voir presque aucune fleur dans ce pays terne et pas le moins coloré !

Je rêve de tenir le responsable de l’agence entre mes mains même si un fantasme irisé et cauchemardesque me hante en pensant aux tortures que je pourrais lui infliger.

« Nager à la rencontre des raies manta » qu’ils avaient dit, photos à l’appui !

C’était même pour ça que j’étais partie Nom de Dieu !

Ah, ça oui, je m’étais baignée avec les raies manta mais dans un centre nautique délabré, un décor de carton pâte avec des poissons obèses, surnourris, n’ayant même plus la force de nager !

« Tout sera pris en charge ! Avec vacances de rêve, c’est simple comme le bonheur ! » qu’ils avaient dit.

Ah, ça pour être exotique, ce le fût…

Le dernier jour, l’escalier de l’hôtel s’écroula et il nous fallut escalader les façades abruptes pour récupérer nos affaires.

Un troupeau d’autochtones, payés par l’hôtel nous fit une scène d’adieu typique, en hurlant et en poussant des cris déchirants (certainement des insultes) dans leur langage, plutôt une sorte de grognement si vous voulez mon avis.

Le clou du spectacle fut quand ils montèrent tous dans le gros arbre de la place principale et qu’ils se laissèrent tomber à plat ventre de dépit, écrasant au passage quelques poulets décharnés et déplumés qui avaient le malheur de picorer juste en dessous.

Publié dans Digressions verbales

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