La vie de Marie ( ch.34 )
CHAPITRE 34
Le soir du départ de ma sœur, je m’endormis à même le canapé, ivre de sommeil et abrutie d’émotions et surtout un peu gênée de me retrouver seule avec Stanislas seulement, le lendemain matin après une nuit réparatrice, tandis que je prenais ma douche, le souvenir du baiser hallucinant échangé avec Stanislas la veille revint m’assaillir.
Il fallait que je sache ce qu’un tel baiser laissait présager dans ses bras et dans son lit. Il fallait que je sache avant qu’il ne parte, je n’avais plus peur.
Je rentrais dans sa chambre sans faire de bruit. Un rai de lumière éclairait son visage enfantin. Je m’assis tout doucement à côté de lui et le contemplai un moment. On eut dit un adolescent et cela m’effraya.
J’allais me lever et faire le chemin inverse quand il m’attrapa la main.
- Où tu vas ? demanda t’il simplement.
Je bredouillai
- Tu ne dormais pas ?
- Non parce que moi aussi je veux savoir…
Il ouvrit les draps et m’attira naturellement contre lui.
Je crois bien que ce matin là, tout mon corps s’est mis à vibrer sous les mains d’un « looser qui se prenait pour un musicien ».
Pierrick n’avait jamais su et ne saurait jamais toucher quelqu’un comme ça.
Ce n’était pas calculé, ce n’était pas de la démonstration, ce n’était pas un sport d’endurance, ce n’était pas du m’as-tu vu non, c’était doux, chaud, tendre, intense et violent à la fois.
Il me caressait les cheveux, me disait que j’étais belle, me serrait, me malaxait, me prenait tendrement, éperdument, me câlinait, m’embrassait. C’était tout simplement faire l’amour et je n’avais jamais vraiment su ce que ça voulait dire.
Nous finîmes par nous endormir lovés l’un contre l’autre et je ne l’entendis pas partir.
Cet après-midi là, il quitta la maison et la France sans me réveiller, délicatement…