Un peu de repos

Publié le par Milène se déchaîne

Comme un bébé africain

 

Accrochée à ton cou comme à une bouée

Ni maître ni esclave ; abandonnée

Alors oublier que je sais penser

Oublier tout ce que j’avais appris

Ne plus parler, ne plus chercher

A comprendre tout ce qui se passe ici

Me laisser porter en toute confiance

Me laisser aller sans méfiance

Et me foutre de mon indépendance

Et ne plus jamais regarder le sol

Puisque tu me réchapperas au vol

 

Je n’ai pas de rêve américain

Je voudrais juste être sur ton dos

Et comme un bébé africain

Ne rien voir d’autre que ton dos

 

Accrochée à ton cou comme à une bouée

Rouler mes jambes, mes bras comme un cadeau

Crier, hurler quand tu veux me poser

Pour que tu me remettes sur ton dos

Je descendrais de bien mauvaise grâce

Pour que tu m’habilles, me nourrisses, me laves

J’attendrais sur ton dos que la vie passe

Sans aucun complexe, sans aucune entrave

Je redeviendrais primitive

Mon âme redeviendra naïve

Tu seras ma barque, les autres les rives

 

Je n’ai pas de rêve américain

Je voudrais juste être sur ton dos

Et comme un bébé africain

Ne rien voir d’autre que ton dos

 

Accrochée à ton cou comme à une bouée

Je t’entendrais parler avec les autres

Sans ouvrir les yeux, sans les écouter

Leurs soucis ne seront pas les nôtres

Je chasserais les soucis qui m’encombrent

Je renoncerais à l’humanité

Pour être à l’abri dans ton ombre

Pour que tu ne t’occupes plus que de moi

J’annihilerais toute dignité

Pour qu’enfin, nous devenions siamois

 

Non, je n’ai pas de rêve américain

Je voudrais juste être sur ton dos

Et comme un bébé africain

Ne rien voir d’autre que ton dos.

Publié dans Rimes vers la prose

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article