Chronique campagnarde ( 6)

Publié le par Milène se déchaîne

Il fut totalement effrayé et émerveillé à la fois en débarquant à la gare de Lyon. Jamais il n’avait vu autant de monde autour de lui.

Les gens ne semblaient pas faire attention à lui, ils marchaient vite, tête baissée, un journal sous le bras, une mallette à la main, se dirigeant comme des automates vers des métros, vers de bureaux…

Le choc passé, il se dit que c’était bien agréable de ne pas être en proie aux regards inquisiteurs et moqueurs des gens du village et de passer inaperçu.

Un peu plus loin, il aperçut une silhouette familière qui tranchait dans la grisaille ambiante. Elsa !

Il ne l’avait pas revu depuis longtemps mais elle n’avait pas changé. Ils se sautèrent dans les bras comme des gamins.

Elle logeait dans un petit studio à Pigalle. Ce n’était pas bien grand mais agencé intelligemment et joliment décoré. Il fut émerveillé de découvrir la garde robe de sa cousine. Tout ce dont il avait toujours rêvé se trouvait là, dans cette penderie, soigneusement rangé ; un trésor de frous frous, de dentelles, d’accessoires, des bijoux, de sacs à main et de chaussures.

Il se sentit aussi excité que lorsqu’il avait découvert le monde des barbies pour la première fois. Seulement là, c’étaient de vrais vêtements pour de vraies personnes.

Après avoir dînés succinctement, Pierre demanda à Elsa s’il pouvait accrocher un poster pour se sentir un peu chez lui. Elsa fit un peu la tête de découvrir la vieille tronche de crapaud tuméfié maquillé à outrance de Barbara Cartland et lui dit :

- Me dis pas que tu lis encore ces conneries à ton âge !

Cependant, devant la joie de Pierre, elle n’eut pas le cœur de lui demander de le retirer mais elle avait trouvé une façon bien à elle de saluer l’icône.

A chaque fois qu’elle passait devant la vieille dame en rose, elle baissait sa culotte et lui montrait ses fesses.

Pierre la surprit un jour en flagrant délit et la sermonna qu’on ne faisait pas ça envers une dame aussi respectable.

Elsa était ravie que son cousin soit là et elle décida de faire son éducation parisienne. Elle avait des choses intéressantes à lui faire voir, autrement plus amusantes que la visite de la tour Eiffel ou la cathédrale de Notre-Dame.

Pour sa première nuit parisienne, elle le laissa se remettre des ses émotions.

Il s’endormit rapidement. Elsa le contempla longuement sous l’éclairage des néons de l’hôtel d’en face. Il était si délicat, si fin, on aurait dit un enfant vulnérable. Son visage était détendu, calme, aucun rictus ne venait déformer ses traits. Il avait le visage des innocents, le visage de ceux qui sont en paix avec leur conscience.

Elle s’allongea contre lui et lui caressa les cheveux en pensant qu’il avait du bien souffrir dans la ferme familiale avec tous ces rustauds qui le critiquaient sans arrêt sans même essayer de le comprendre ou de l’aimer un peu.

Sa mère n’avait pas contribué à améliorer les chose cette grenouille de bénitier.

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M
B. Cartland... il est condamné, c'est certain!
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M
<br /> Il y a aussi Danielle Steele au secours fuyons...<br /> <br /> <br />
M
m'enfin Dame barbara cartland!! on respecte!!
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M
<br /> je la respecte autant que Jackie Collins voyons!!!<br /> <br /> <br />
M
arf...il va finir travelo a pigalle celui ci !
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M
<br /> Est-ce pire que fermier à Mâcon, je te le demande?<br /> <br /> <br />