A fleur de mots
Qu’ils soient mêlés, croisés ou fléchés
Qu’ils soient bleus, doux ou de jeux
Si quelquefois ils sont ironiques
Trempés dans l’acide chlorhydrique
L a plupart du temps c’est d’amour que je les aime
Dilués dans la tendresse et le bleu de méthylène
J’avais la prétention de ne pas les peser
Tout du moins sur le papier quadrillé
Et la colère de ne pas les penser
Car souvent face à vous ils viennent à me manquer
Dans ma gorge douloureusement étaient bloqués
Si quelquefois ils ont la douce odeur
Des fleurs du mal des poètes
Semés anarchiquement dans mon cœur
Au gré du vent et des insectes
J’aimais bien les susurrer sur l’oreiller
J’aimais bien à ton oreille les effleurer
Puis tout à coup les empoigner
Les torturer, les empourprer, les prostituer
Les assujettir à ma prose, à mes pensées
Qu’ils soient tendres, bons ou mauvais
Qu’ils soient crus, sales ou assassins
Je peux bien l’avouer d’eux
Je ne suis jamais rassasiée
Sensible et sensuelle
Je suis à fleur de mots.
Ecrit pour les Impromptus littéraires